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30 jan 2015
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Le Gland et la Citrouille
Le Gland et la Citrouille ![]() En tout cet Univers, et l'aller parcourant, Dans les Citrouilles je la treuve. Un villageois considérant, Combien ce fruit est gros et sa tige menue : A quoi songeait-il, dit-il, l'Auteur de tout cela ? Il a bien mal placé cette Citrouille-là ! Hé parbleu ! Je l'aurais pendue A l'un des chênes que voilà. C'eût été justement l'affaire ; Tel fruit, tel arbre, pour bien faire. C'est dommage, Garo, que tu n'es point entré Au conseil de celui que prêche ton Curé : Tout en eût été mieux ; car pourquoi, par exemple, Le Gland, qui n'est pas gros comme mon petit doigt, Ne pend-il pas en cet endroit ? Dieu s'est mépris : plus je contemple Ces fruits ainsi placés, plus il semble à Garo Que l'on a fait un quiproquo. Cette réflexion embarrassant notre homme : On ne dort point, dit-il, quand on a tant d'esprit. Sous un chêne aussitôt il va prendre son somme. Un gland tombe : le nez du dormeur en pâtit. Il s'éveille ; et portant la main sur son visage, Il trouve encor le Gland pris au poil du menton. Son nez meurtri le force à changer de langage ; Oh, oh, dit-il, je saigne ! et que serait-ce donc S'il fût tombé de l'arbre une masse plus lourde, Et que ce Gland eût été gourde ? Dieu ne l'a pas voulu : sans doute il eut raison ; J'en vois bien à présent la cause. En louant Dieu de toute chose, Garo retourne à la maison. |
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