Livre IV

Ce livre comporte 22 fables.

Notre fable favorite : « Le Cheval s'étant voulu venger du Cerf »

A l'origine, c'est le fabuliste latin, Phédre, qui en est l'auteur.

Voici son texte :

Un cheval avait coutume de calmer sa soif dans l'eau d'un abreuvoir naturel. Un sanglier, s'y vautrant, le troubla. Alors éclata une querelle. La bête au sabot retentissant, irritée contre l'habitant des forêts, demanda du secours à l'homme. Elle le porta sur son dos et vint retrouver son ennemi. Quand le cavalier l'eût abattu de ses traits, on dit qu'il parla ainsi : « Je suis content de t'avoir porté secours comme tu m'en priais, car j'ai fait une bonne prise et je sais combien tu es utile. » Ainsi il le contraignit, malgré lui, à recevoir le mors. Alors l'autre, tout triste: « Tandis que je poursuivais la vengeance d'une légère offense, j'ai trouvé la servitude. » Cette fable avertit les gens irascibles qu'il vaut mieux laisser impunie une offense que d'être soumis au pouvoir d'autrui.